EUROPEAN BRAIN INJURY SOCIETY

ASSOCIATION EUROPEENNE D’ETUDE

DES TRAUMATISES CRANIENS

ET DE LEUR REINSERTION
Association
Internationale
Sans But Lucratif.
JOURNEE D'ETUDE: 
"ETRE PERE OU MERE AVEC UN TRAUMATISME CRANIEN"

Comment l'adulte traumatisé crânien peut-il poursuivre
son rôle de parent après l'accident ?
Mardi  7  Novembre 2006
Bruxelles
Compte-rendu  

Le thème est délicat difficile douloureux.... mais pourtant s’impose comme une évidence.

Dans notre société, il a fallu beaucoup de temps pour aborder la sexualité des personnes handicapées. Trop souvent, la personne handicapée était considérée comme asexuée. Ange ou démon? De là à parler parentalité. Le pas n’est pas encore franchi. Etre handicapé avec un désir d’enfant n’est pas une tâche aisée. Etre handicapé et parent relève du défi au quotidien. 

Etre enfant de parent handicapé est une expérience particulière. Etre enfant d’un papa ou d’une maman qui devient handicapé est particulièrement bouleversant. Etre parent et devenir handicapé amène beaucoup d’angoisse et d’inquiétude pour soi les siens et ses enfants. 

Quand l’accident arrive à un parent et bouleverse l’équilibre familial, les relations parentales,
l’identité du père ou de la mère, les rôles dans la famille…

 

Tout bascule… 

L’enfant perd ses repères, sa sécurité, 

Papa ou maman se centre sur le conjoint blessé

L’enfant risque d’être livré à lui-même, seul avec ses questions, ses angoisses, ses peurs…..

Qui va le soutenir, l’aider à grandir dans ce contexte? Qui va le rassurer? Qui sera son modèle?
Comment va t il affronter le regard des autres sur son «père» ou sa «mère» devenu(e) si différent(e)?
 

Le parent blessé est trop occupé à se reconstruire pour avoir de l’énergie pour son enfant.

Le conjoint cumule les rôles, les tâches, court, assume comme il peut et parfois se perd et se noie dans la lourdeur du quotidien écrasé par la douleur qui l’assaille… 

Toutes ces situations de vie au quotidien sont peu approchées dans la littérature et surtout ignorées.
L’aide pourtant indispensable n’existe pas.

Tout se centre sur le blessé, au niveau des soins de base : réanimation, rééducation, réadaptation.
Mais voir ce blessé comme partenaire familial comme parent est encore au stade du balbutiement.
 

Il est urgent d’agir et de soutenir tous les partenaires concernés pour que l’onde de choc de l’accident soit enrayée endiguée et balisée.
Il est impossible de sortir indemne de cette tragédie. Mais il est possible d’alléger le fardeau et d’accompagner.
 

L’objectif de cette journée Ebis est de chercher des pistes pour que  l'enfant reste fier de son parent accidenté, pour que le parent puisse retrouver un rôle digne face à son enfant et pour que les partenaires de vie soient soutenus et ne doivent cumuler toutes les tâches jusqu’à l’épuisement. Pour que la vie de famille reprenne son cours avec ses bons moments et ses coups durs, avec des projets, des relations sereines et le désir d’aller ensemble de l’avant… 

Toutes les présentations ont démontré combien ce sujet est important et quelle est sa vraie valeur.  Les conséquences d’un traumatisme crânien sur la vie familiale sont très complexes et beaucoup de sujets ont été abordés. Par exemple, l’orgueil pour les parents, la jalousie envers le partenaire, envers les enfants et aussi envers les capacités des enfants (que la personne traumatisée a perdues). Le thème des changements de rôles dans la famille, du système familial, de la mission de la famille, de la nécessité d’informations, de la honte et de la culpabilité, de la responsabilité, celui du lien des parents et beaucoup d’autres…. 

Reconnaître et comprendre les problèmes émotionnels est un thème central. Cette journée a aussi démontré l’importance d’augmenter la collaboration au niveau européen.